L’histoire de la galette bretonne se mêle à l’extraordinaire destin du sarrasin. Originaire d’Asie, ce blé noir aux fleurs roses fut probablement rapporté des croisades au XII è siècle.

Surnommé « la plante des cents jours » , le sarrasin croît rapidement , mais exige une humidité constante, un climat doux et une terre acide : le sol breton était fait pour lui plaire. Sa culture locale commence véritablement avec Anne de Bretagne au début du XVI è siècle, qui, convaincue des avantages de « ce blé de Turquie », décida d’en généraliser l’exploitation à l’ensemble de son duché .

 

Le rituel de sa préparation n’a a pas changé depuis près de quatre cents ans :

  • Le geste sûr qui verse un ruban de pâte onctueuse sur le pillig la « pierre », la « tuile » ou encore le galetier (selon les régions ) ;
  • le coup de main circulaire qui étale l’onctueux mélange à l’aide d’un rouable appelé rozell ou rastell ;
  • celui qui, le moment venu, glisse la spanell sous le disque tendre et le
    retourne d’un coup sec pour en achever la cuisson .

La recette ne varie pas mais les proportions de farine, d’eau et de sel qui la composent comme la température du pillig donneront à chaque région un tour de main local , une galette bien à elle.

Etes-vous GALETTE ou plutôt CREPE ?

Il fut un temps où répondre à cette question suffisait pour vous situer géographiquement, car en théorie, la Bretagne mange galette au nord et krampouezh au sud. Une distinction d’encyclopédiste que la consensualité des crêpiers professionnels s’est chargé de rendre obsolète. Précisons tout de même que ces krampouezh ne sont pas tout à fait exemptes de sarrasin venu du fond des âges et qui a nourri des générations de paysans bretons. Le mélange des deux farines restant comme une trace de l’évolution d’une recette, une sorte de chaînon manquant destiné aux futurs archéologues de la gastronomie .Stendal l’avait noté : « la partie de Bretagne où l’on parle breton vit de galette de blé noir ……

« Sans les krampouezh, ce lien qui existe entre une crêpe blonde fourrée à l’ananas d’aujourd’hui et la galette de blé noir des bretonnants d’hier pourrait s’estomper avec le temps.  »

Alors revenons à l’époque où, loin d’investir les assiettes citadines, crêpes et galettes accompagnaient tous les instants de l’intimité paysanne. Mariage, décès, pardon, la crêpe ne ratait aucun rendez-vous religieux. Dans un rituel rappelant l’Halloween anglo-saxon, les enfants fêtaient la crêpe des trépassés » ; Plus païenne est la tradition qui consistait à donner la krazenn , dernière crêpe de la pile, au lutin de la maison pour ne pas subir les conséquences de son courroux. Dans d’autre contrées, c’est la première que la jeune mariée jetait au-dessus d’une armoire pour s’attirer les bonnes grâces de ces ancêtres. Son usage symbolique à la chandeleur sera adopté par le pays tout entier et participera grandement de son succès. Quant à la Chanson du mendiant breton, qui décrit une maison imaginaire au toit fait de galettes, elle fit rêver des générations d’enfants. Il serait injuste de présenter ces deux gourmandises comme une exclusivité bretonne.En effet, le procédé qui consiste à faire cuire une pâte à plat sans levain remonte à près de 4000 ans et actuellement la famille correspondant à cette description est aussi large qu’internationale. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre au festival mondial de la galette et de la crêpe qui se tient tous les deux ans à SAINT MEDARD SUR ILLE , près de Rennes .Trente pays viennent y présenter leur savoir faire ;On y croise le ventru pancake américain qui se déguste ruisselant de sirop d’érable ; les tortillas sud-américains :
Des galettes asiatiques fines comme du papier à cigarette: des africaines à garnir de mets épicés….Finalement la plus exclusive des crêpe bretonnes est certainement la crêpe dentelle, réalisée par Marie Catherine Cornic en 1866 à Quimper . >cuite sur un pillig incliné pour en assurer la finesse et enroulée autour d’un couteau, cette spécialité friable transforme , la crêpe en une véritable pâtisserie>. Une fois encore, ce n’est pas l’ingrédient qui fait l’originalité d’une recette, mais sa charge symbolique, ses rites, sa présentation et son mode de consommation .Galette-saucisse ou crêpe dentelle : fourrée de crème de compote ou de champignons à la crème : flambée ou « complète » ; pliée en chausson , en journal ou en quatre ; et dégustée à Saint- Tropez ou à Colmar ou à Santec,

la Crêpe française sera toujours bretonne ! ! !

 

Le chouchenn, boisson de nos ancêtres les Celtes, est historiquement une des plus vieilles boissons du monde. A la différence de l’hydromel, (la boisson des Dieux, d’origine grecque) qui était élaborée à partir de miel, d’eau et levures), le chouchenn des celtes et des peuples du Nord était issu de fermentation de fruits et de miel.

Alors que l’ivresse de l ’hydromel permettait aux grecs de se rapprocher des Dieux, les Vikings buvaient l ’hydromel dans le crâne des morts pour se donner de la force au combat.

Il y a de fortes chances que la potion magique d ’Astérix fut une boisson à base de chouchenn, utilisée pour chasser l ’envahisseur romain
Le chouchenn était déjà à l’époque celte une boisson de convivialité.

Il se consomme de nos jours de l’apéritif au digestif et en boisson de table : gamme de chouchenn »vins de miel, tirant de 10 à 12°d ’alcool.

 

 

Le venin d’abeille fermenté, une fois absorbées, anesthésiait le cervelet (centre de l’équilibre chez l’homme)…

Il en résultait que le gros buveur tombait à la renverse et ne se réveillait que trois jours plus tard avec d’épouvantables maux de tête d’après la légende !

Les pêcheurs du Sud Finistère, rentrés de mer s ’accrochaient à la rambarde du bar avec leur ceinture pour ne pas tomber à la renverse
Mais rassurez-vous, désormais le venin d’abeille n’est plus présent dans les « nouveaux chouchenn. Ils sont donc sans danger pour une consommation raisonnable.

Pour info :

Des producteurs peuvent vous accueillir et vous faire découvrir leur savoir-faire :
A Plouescat lieu dit : Kerscouarnec, Miellerie de la côte des Légendes
A 200m de la mer (itinéraire fléchée!) M. & Mme PRIGENT ou sur les marchés locaux (Saint Pol de Léon le mardi, Roscoff le mercredi)
en saison, chaque vendredi de 14h à 18h visite guidée et gratuite de leur exploitation avec extraction de miel et présentation des différents produits de la ruche par l’apiculteur. Une dégustation des produits est proposée à la boutique à l’issue de la visite
FETE DU MIEL le samedi & dimanche précédant le 15 août.